Spoiler alert pour l’épisode 5 de la saison 2 de Sanctuary. Au cas où.


J’aimerais assez assister à une session de travail des auteurs de Sanctuary. Ca doit être hallucinant.

« Oh les mecs, et si on se faisait une bonne petite apocalypse avec extinction de l’espèce humaine et invasion de zombies ? »
« Oh mec, carrément. Par contre on est un peu au milieu de la saison, on vient d’en finir avec une intrigue qu’on a réussi à faire traîner sur 5 épisodes, ça va pas tomber comme un cheveu sur la soupe ? »
« T’inquiète, on va trouver un truc pour faire genre, non ça n’a pas rien à voir avec le reste de la série. »
« Eh, j’ai une idée, et si c’était un genre de vision que l’héroïne aurait pour l’empêcher de faire une connerie et de causer la fin du monde. »
« Mais carrément. »
(Dans mon inconscient, les auteurs de série télé complotent dans une grande salle de réunion au sommet d’une tour et autour d’une bouteille de whisky en parlant comme des demeurés.)
« Et alors, comment elle se serait débrouillée pour provoquer la fin du monde à elle toute seule ? »
« On a qu’à dire que y’a déjà eu une épidémie de zombification à un moment dans l’histoire et le virus est de retour. »
« Oh putain, je sais. Ecoutez ça : il y a déjà eu une épidémie qui a transformé tout un peuple en zombies, c'était les Mayas et c'est pour ça que leur civilisation s'est éteinte. » (Lui, c'est l'intello du groupe alors il se la pète.)
« Mec… t’es trop fort. » (Et ça marche)

Je suis scotchée. Pour découvrir comment les zombies ont décimé les Mayas, et bien plus encore, regardez Sanctuary.

« Tiens d’ailleurs, j’ai un truc pour un prochain épisode. 2 mots pour toi : calamar-vampire. Tu rajoutes à ça un hélicoptère qui se crashe dans un ancien puits de pétrole avec les 2 personnages principaux et leur tension sexuelle irrésolue et t’as un épisode. »
« Mec, t’es un génie. »

Oui, je sais, mais faut bien s'occuper entre 2 épisodes de Castle et The Big Bang Theory ça ne me suffit pas pour tenir la semaine.

Je suis dans le plus grand désarroi.

J'ai trouvé dans ma boîte aux lettres, en rentrant des cours, un flyer proclamant, en grosses lettres entourant une photo que ne renierait pas n'importe quelle secte de bas étage, "Savez-vous que Dieu s'intéresse à votre avenir ?"

Plutôt que de le mettre dans mon sac pour pouvoir le jeter en arrivant chez moi, je l'ai lu en montant les escaliers, ce type de prose étant pour moi une source d'amusement sans fin.

Le texte qui se trouvait au verso se concluait par ces mots : "Pour en savoir plus contactez-nous".

Sauf que j'ai retourné le papier dans tous les sens et je n'ai trouvé aucun moyen de les contacter. Pas de numéro de téléphone, pas de site Internet ou d'adresse. Zilch.

Du coup, je m'interroge. Je ne sais pas si je dois être impressionnée par la cohérence de leur message (qui sous-entendrait ici que n'importe qui peut les contacter par voie spirituelle, prière ou équivalent et être entendu) ou me moquer à loisir de leur responsable de com' qui ne sait pas faire son métier.

En fait, la vérité c'est que j'aime trop me moquer des gens pour seulement envisager la 1e solution.

Et si on considère que je ne sais toujours pas comment réagir depuis que j'ai découvert, hier, que le Dalai Lama avait un compte Twitter, toutes ces questions sont autant de bonnes raisons de ne pas bosser sur mon rapport de stage.

Aujourd’hui, j’ai 23 ans.

Au vu des évènements du week-end, je prédis que cette 24e année sera placée sous le signe :
-de l’amitié
- du rire
- du soleil
- des associations d'idée douteuses
- du thé
- des bons produits bio et parfumés, ou bien tout simplement...
- du sucre
- des coquelicots (wé !)
- du cinéma
- du théâtre
- de la maladresse et de la pas-douéitude (j'ai fait tomber ma lampe de chevet pour la moultième fois, sauf qu'aujourd'hui, l'ampoule s'est cassée)(J'étais pieds nus)(Mes pieds vont bien).

Et si tout va bien, et si le temps le permet, avant mes 24 ans, je devrais normalement :
- avoir déménagé…
- si possible, dans un appart plus grand et…
- plus que probablement à Paris
- avoir obtenu mon diplôme
- ne plus être étudiante
- bosser à plein temps comme perroquet/validatrice pour MFP

Ca fait un petit peu peur, mais pour l’instant, ça me paraît intéressant comme plan.
Mais c’est peut être que mes parents m’ont appelée à 10h et qu’après une nuit incomplète, j’ai un peu de mal à pleinement envisager la situation.

En attendant, la pensée philosophique du week-end restera que, dans le gratin de pâtes, l'important c'est quand même les pâtes...

Depuis peu, moi qui n'aime pas la science fiction d'habitude, je me suis mise à Sanctuary (en résumé : 3 jours chez une copine, matage de séries le soir au coin de l'ordinateur, and voilà).

Je découvre un univers qui me change de mes séries habituelles.

Avant, le monde de mes séries, c'était :
"On a plus assez de votes pour faire passer notre projet de loi sur l'éducation au Congrès d'ici 2h. Oh, au fait, le Président a caché au monde entier qu'il avait une maladie potentiellement mortelle, un de ses conseillers a couché avec une prostituée (call-girl !) et la porte parole a fait un lapsus en plein briefing ce matin et la presse ne nous lâchera pas de la semaine. Je sais, c'est plutôt calme aujourd'hui."

"Monsieur, vous avez assassiné vos 3 enfants à la hache et avec préméditation. Est-ce que je veux vous représenter ? Mais bien sûr ! Il n'y a qu'à trouver le vice de procédure dans votre dossier (la police commet toujours une erreur, cette bande d'incapables), et demain, vous êtes de nouveau libre d'aller torturer et découper en morceaux tout le restant de votre famille et même un de mes associés, si ça vous dit."

"Le frère, la fille, le patron et l'amie d'enfance de la victime ont tous un mobile et pas d'alibi pour le soir du meurtre. Par ailleurs, elle trompait son mari avec la baby-sitter, dirigeait un réseau de prostitution après son boulot d'assistante sociale et vendait de la drogue à tous les gangs de la ville. Je sais ! L'assassin est son père ! Il faisait partie de la mafia et elle avait fait arrêter un de ses associés ! C'est ce morceau de papier froissé avec une fable de La Fontaine dessus et qu'on a trouvé à l'autre bout de la ville qui a tout éclairé. Mais c'est vrai que c'était plutôt une affaire facile."

"Vite, docteur, cette fillette diabétique-cancéreuse-orpheline est en train de mourir, alors même que le voleur de voiture récidiviste ivre qui l'a renversée va s'en sortir sans une égratignure ! Par ailleurs, si vous pouviez arrêter de coucher avec une infirmière, 2 des internes et la chef de service de la chirurgie, ça permettrait à tout le service de fonctionner à peu près correctement, entre 2 prises d'otage et une épidémie de variole."

(Je suis une fille glauque.)
(Je les fais pas toutes parce que j'ai un petit peu un diplôme à obtenir à la fin de l'année et que 10 ans de série-manie, ça prend un peu de temps à résumer.)

Et depuis, Sanctuary m'a ouvert une fenêtre sur un nouveau monde. Un monde de :
"On va allumer une torche au-dessus d'un hélico rempli de carburant dans lequel est coincé un scorpion géant pour que l'hélico tombe au fond de l'eau et que le calamar-vampire le suive. Une journée comme une autre, en somme."

Et ça me plaît bien.


Mon plus grand regret est de ne pas avoir de photo du calamar-vampire, je pense.

Dans le cadre de mes bonnes résolutions de fin d’été pour cette année universitaire, j’ai adopté un nouveau rituel bien-être. (Je ne l’ai fait que 2 fois, mais c’est pas grave, je sens que ça va devenir un rituel.)
Dans la perspective de mon nouveau mantra « un esprit sain dans un corps sain » (TROP original, je sais), je vais à la piscine le vendredi matin avant mes cours (et bientôt une 2e fois dans la semaine, je peux le faire, je peux le faire).

Et ça fait un bien fou. Une grosse demie heure à sentir mes muscles se réveiller, à glisser entre eau chaude et eau fraîche (les bains municipaux de Strasbourg ont un système assez unique pour chauffer l’eau de leurs bassins. Un bout est chaud, l'autre bout est froid. C’est…stimulant), à respirer profondément, à ne penser qu’à mes mouvements.

En plus, le vendredi matin, entre 8 et 9h, la plupart des gens qui fréquentent la piscine sont des retraités. Quelle belle occasion de partager un moment avec ses aînés !

Comment ? Ce beau jeune homme musclé qui nage le crawl au milieu du bassin a-t-il influencé ma décision de poursuivre à ce même créneau ?

Mais pas du tout.